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Travis Jönsson.

1998, une énième crise politique éclate en Russie.

La famille Jönsson tente de fuir le pays de nuit, abandonnant tout derrière elle, avec un bébé qui arrivera quelques mois plus tard.

Il s’appellera Travis, en souvenir du pays qui l'a recueilli : l'Amérique. Mais ce parfait petit portrait de la famille soudée, et pitoyable malgré tout, prit fin dans l'année qui suivit. Adultère, fausses couches à répétition, cancer, puis décès, les Jönsson s'auto-éliminèrent les uns après les autres, ne laissant plus qu'un jeune homme de dix-neuf ans derrière eux : Travis.

Il gardera de ce déclin faramineux de nombreuses séquelles, une adolescence morbide, et des troubles qui n'en finissent plus de le pousser à bout.

Chaque nuit, c'est le même cauchemar, les mêmes craintes de se laisser aller, les mêmes psychoses, les mêmes torpeurs. Travis implose, se tait. 

Il paraît fort, et angélique : il est détruit en mille morceaux aussi fins que la poussière d'un vieux meuble de hêtre, fragile comme du cristal et pourtant précieux comme  l'eau.

Il fait tourner les têtes; mais ces têtes, il n'en veut pas.

En réalité, il n'est pas même sociable. Il travaille seulement pour payer son misérable appartement aux murs blancs, comme ceux d'un hôpital, manger approximativement mal, et payer son herbe. Des tiroirs entiers remplis de substituts de cocaïne et de médicaments, jamais un sourire sur sa gueule d'ange : c'est son quotidien.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car l'Histoire ne s'arrête jamais.

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